NON. Il aurait voulu écrire une nouvelle théorie de l’art, créer un nouveau mouvement, agglutiner autour de lui un phalanstère de moustachus et mal-rasés. NON. Consigner tout cela dans quelques très tristes pages tropicales et surtout mélancoliques. NON. Il aurait voulu ébaucher un nouveau regard sur le monde, une nouvelle vision, cette focale parfaite, ce cadrage inattendu et malicieusement oblique. NON.
Né à Barcelone en 1957, Muma est le cinquième d’une famille de 11 enfants. Musicien pendant cinq ans, puis un voyage à vélo abracadabrant – Barcelone-Katmandou, aller-retour, seize mois, trois paires de pneus, un cerveau nouveau, Muma arrive à Lausanne en 1987. Il débute alors des études d’histoire de l’art et de gravure, de français moderne et de littérature espagnole. Licence en poche, il devient artiste. Peinture-peinture, dessin-dessin, avec des pinceaux, avec des crayons. Puis FIAT LUX: il crée 30 sculptures sociales, œuvres d’art participatives avec des centaines ou des milliers de volontaires. Il joue avec le feu et il fait jouer les autres. Avec ça, il voyage beaucoup: Cordoue, Madrid, Barcelone, Vallauris, Paris-Plage, Marne-la-Vallée. Et bien sûr Neuchâtel, Zurich, Carrouge, Assens, Lausanne, Prangins, Saint-Maurice. Puis, il pense. Puis il écrit. Il a publié à ce jour trois opuscules: Nouvelle méthode pour apprendre à décourager les artistes en général et les peintres en particulier (1999), Mémoires anticipés du Professeur Croûton l’Ancien (2004) et Art Basel Survival Kit (2011). Ils sont tous épuisés, introuvables. Lui pas.
