C’est l’histoire d’une magicienne sous les doigts de laquelle rien n’est jamais assez dérisoire pour ne pas, un jour, se muer en diamant! Chasseuse-cueilleuse des petits riens du quotidien : feuilles sèches de ginkgo, pissenlits, ombellifères et samares d’érables ou papiers de bonbons, éclats de miroirs, plumes, papiers découpés, épingles et scotch multicolores, Mathilde Tinturier réenchante le monde en transfigurant le réel ordinaire en extraordinaire poétique.
Dans la caverne d’Ali Baba de son atelier de l’Usine Kugler à Genève, au fil d›une conversation menée par Françoise Jaunin, elle raconte son besoin éperdu de créer de la beauté et de l’étonnement avec ce que tout le monde a sous les yeux sans plus le voir, ainsi qu’à travers des gestes modestes et des interventions minimales et subtiles qui peuvent toucher n’importe quel spectateur, averti ou non. Dans l’héritage de la rigueur malicieuse d’un Calder et avec une idée de la beauté, de la grâce éphémère, de la légèreté et de la fragilité cousine du Earth Art ou du Nature Art des Nils-Udo, Andy Goldsworthy ou Steiner & Lenzlinger, elle revendique l’émerveillement et le jeu comme une forme d’engagement et de résistance joyeuse contre les indifférences du temps présent.
Publication éditée dans le cadre des Rencontres arts et sciences de l’Espace CHUV. Postface de Caroline de Watteville.
