Le livre de Stéphanie Pfister est constitué d’un ensemble de textes et de dessins qui procèdent de l’art délicat du montage. Celui-ci s’opère par hybridations, par télescopages, par détournements inattendus, par rapprochements improbables.
Le texte obéit à un flux, une coulée, un emportement, une avancée vitale. Il arrive en glissant, en volant ou gonfle en bourrasque. Il crie, il s’exclame, il apostrophe, et se calme l’espace d’un instant au bord de la mer.
Tout l’assemblage tient par les sens, le corps est partout présent avec ses kilos en trop, ses poils, son sexe, ses ongles, sa joie d’exister, sa difficile apparence. Il est chatouillé, opéré, carressé, épilé, pincé, tordu, mordu, léché, goûté.
Les allusions à la nourriture et à l’ingestion sont elles aussi constantes et expriment ce grand désir vorace au travail dans l’activité du dessin comme de l’écriture.
Stéphanie Pfister est née en 1982 à Nyon et vit à Genève.
