Gabriela Löffel invite le monde – ses conflits, ses contradictions, ses enjeux économiques et politiques – dans des agencements complexes constitués d’éléments à la fois indépendants les uns des autres, et composant un tout. Il est principalement question d’installations vidéo. De très rares occurrences dessinées ou photographiées s’immiscent dans son parcours. L’image en mouvement demeure cardinale au sein d’une pratique qui cherche à dépasser les limites de l’écran et à multiplier les points de vue sur les questions abordées.
Richement illustrée, trilingue (français, allemand, anglais), la publication Gabriela Löffel. Écouter un film présente deux textes, l’un dressant le paysage complet de la production de l’artiste, signé Karine Tissot, et l’autre, concentré sur sa dernière installation vidéo Inside (2019), par Sigrid Adorf.
Artiste bernoise, formée à l’art entre Vienne et Genève, Gabriela Löffel (*1972) invite le monde – ses conflits, ses contradictions, ses enjeux économiques et politiques – dans des installations vidéo. Et quelques séries de photographies. Ni documentaire ni fiction, son travail permet au visiteur de prendre le temps d’écouter et de regarder des situations pour le moins préoccupantes : quelle est la frontière réelle entre notre quotidien et les structures de l’économie, de la politique ? L’exposition « Inside » présentée au Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains au printemps 2020 est une entrée dans le monde de la rhétorique de ces lieux de pouvoir. Gabriela Löffel transpose ses sujets d’enquêtes dans de nouvelles zones d’interprétation possibles savamment rejouées et mises en scène. Le décalage qui s’instaure dès lors avec la réalité est le révélateur de cette réalité, de sa crédibilité et de sa recevabilité
