Kiki Kogelnik. Les cyborgs ne sont pas respecteuses


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David Lemaire, éd.

CHF28.00

Date de parution:

2 mars 2021

En 1961, Kiki Kogelnik quitte son Autriche natale pour s’installer à NewYork. Ce changement de continent s’accompagne d’un changement de style. Ses œuvres toujours plus colorées délaissent l’abstraction pour aborder la question du corps, sous différents angles : social, médical et technologique. De manière critique, elle observe que les corps façonnés par la société de consommation s’en trouvent dénaturés. Ils perdent tout relief, jusqu’à devenir des enveloppes vides et interchangeables.
Les images de mode ont tout aplati, les êtres sont sagement rangés dans le grand dressing de la ville. Ce qui se passe à l’intérieur est tout aussi inquiétant : les organes peuvent être détachés comme des pièces de rechange, et remplacés pour créer des êtres hybrides, plus tout à fait humains, pas entièrement machines : des cyborgs. Les corps peuvent être soignés ou démontés, envoyés dans l’espace ou dispersés sous les bombes ; c’est l’ambivalence du progrès.
Sur la scène artistique du pop art, Kiki Kogelnik obtient une reconnaissance elle aussi ambivalente : elle est saluée comme une égérie de l’avant-garde, sans pour autant que son travail ne rencontre un important succès commercial.
Jusqu’à de récentes redécouvertes en histoire de l’art, le pop art a été considéré comme un mouvement presque exclusivement masculin. Le féminisme discret mais résolu de Kogelnik en faisait une figure marginale. Il convient aujourd’hui de saluer son travail pionnier ; à la fois grave et léger.

Textes de David Lemaire, Sarah Petrucci, Marie Gaitzsch et Jill Gasparina.

Kiki Kogelnik (1935-1997) est une artiste plasticienne, née en Autriche, établie aux États-Unis. Dans les années 1960, sur une scène artistique majoritairement masculine, Kiki Kogelnik n’a cessé d’interroger le corps, alliant le féminisme à la technologie. Née à Bleiburg, elle suit des études d’art à Vienne entre 1954 et 1958. Elle réalise des oeuvres abstraites aux côtés des artistes Maria Lassnig et Arnulf Rainer mais se sent peu en phase avec l’expressionnisme abstrait. Suite notamment à sa rencontre avec Sam Francis, qui lui conseille de s’installer aux États-Unis, elle emménage en 1961 à Santa Monica, puis à New York. Elle y fait la connaissance des figures emblématiques du pop art américain : Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Robert Rauschenberg ou encore Claes Oldenburg. Kiki Kogelnik se tourne alors vers la figuration et réalise des peintures, dessins et installations à l’esthétique pop. Fascinée par cette société de consommation désincarnée, elle interroge le corps social, politique et intime en capturant les contours de corps humains.

Les auteur.e.s

Historienne de l’art née en 1985, Marie Gaitzsch a travaillé dans le domaine du marché de l’art avant de rejoindre le monde muséal en 2016. Depuis 2019, elle est conservatrice adjointe au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds après avoir notamment été collaboratrice scientifique aux Musées d’art et d’histoire de Genève et à Art Centre Basel. Elle a régulièrement publié des articles dans les catalogues d’expositions auxquelles elle a participé : Pionniers de la photographie en Suisse romande (2019, éd. Fondation Auer Ory), Jean Mohr. Une école buissonnière (2018, éd. Mare & Martin), L’esprit de Hodler dans la peinture genevoise (2017, Genava).

Critique d’art, curatrice, enseignante, Jill Gasparina, née en 1981, vit et travaille en Haute-Savoie. Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure-Lettres et sciences humaines (2000-2004), elle est agrégée de Lettres Modernes (2003). Elle a également obtenu un master en esthétique à l’Université Paris VIII. Elle enseigne à la HEAD-Genève depuis 2008. Membre de l’AICA, elle travaille comme critique d’art indépendante depuis 2004. Elle est également curatrice. Elle a co-dirigé l’espace indépendant La Salle de bains, à Lyon (2009-2013). Elle a été la curatrice Arts Visuels au Confort Moderne, Poitiers (2015-2017). Elle travaille désormais comme curatrice indépendante. Depuis 2018, elle est membre de l’IRAD (Institut de recherche en art et design) et membre du projet de recherche FNS « Habiter l’espace extraterrestre » (dir. Christophe Kihm), un partenariat entre la HEAD-Genève et le CNES (Paris).

David Lemaire, né en 1980 à Namur, est docteur en histoire de l’art. Spécialiste de l’œuvre d’Eugène Delacroix, il est d’abord conservateur-adjoint au MAMCO et chargé de cours à l’Université de Genève, avant de devenir conservateur et directeur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds en 2018. Il a notamment publié Natacha Donzé. Festins (2021, éd. art&fiction), Les hauteurs difficiles – La peinture religieuse d’Eugène Delacroix (2020, éd. Les presses du réel), Luisanna Gonzalez Quattrini. Accroupissements (2018, éd. art&fiction) et Alain Huck – La Symétrie du saule (2015, éd. MAMCO).

Sara Petrucci, née en 1982, enseigne l’histoire de l’art de la période contemporaine dans les universités de Genève et de Neuchâtel. Ses recherches portent sur l’imaginaire gothique du corps en apesanteur. Après avoir occupé le poste de responsable à la galerie Bailly Genève (2009-2014), elle a assuré un mandat temporaire de conservatrice à la Fondation Gandur pour l’Art et a été collaboratrice scientifique de l’exposition Le Retour des ténèbres. L’imaginaire gothique depuis Frankenstein (Musée Rath, Genève, 2016-2017). Elle a également été commissaire de l’exposition Nombre, Rythme, Transformation. Dialogues contemporains avec Emma Kunz (Kunsthalle Ziegelhütte Appenzell, 2020), avec Régine Bonnefoit, en collaboration avec la Heinrich Gebert Kulturstiftung, et a co-édité la publication parue à cette occasion.

REVUE DE PRESSE

MAGAZINE LIVRESUISSE N°1, printemps-été 2021
«Le corps sous différents angles»
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318

Édité par

Artiste(s)

Textes de

Graphisme

onlab

Format

17 x 23.5 cm

Pages

164

Genre

Monographie

Collection

Co-édition

Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds

ISBN

978-2-940570-97-3

Date de parution

2 mars 2021

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